The Pillow Book

Geisha

Greenaway formalise plus encore le rapport du texte calligraphié et de l’image filmique dans les arrêts sur image qui miment la capture photographique de Nagiko par le jeune photographe Hoki. Chaque cliché est traité de manière très graphique : contrastée à l’extrême, jusqu’à ne plus offrir qu’une opposition de surfaces blanches et de surfaces noires, l’image est superposée en transparence avec une page du journal de la jeune femme. Les silhouettes de Nagiko et de l’avion de ligne, en approche pour l’atterrissage, sont comme dessinées à l’encre noire et au pinceau. Les matières des idéogrammes et de l’image photographique se confondent pour former une manière d’estampe épurée. On voit bien ainsi comment le réalisateur, en opérant un travail de confusion des matières et en figeant l’image, utilise l’idéogramme au profit de la plasticité de l’image photographique et filmique. L’écran devient alors en partie un espace plastique.

Fabien Maheu – Cinéma, peinture et numérique : hybridité de l’image chez Peter Greenaway source : http://narratologie.revues.org/6177