Tiska

valise sioux

Tandis que Tiska se repaissait, la lumière est sortie de terre. L’or a remué les moiteurs lourdes et déchiré le long corps de la nuit encore engourdi sur la toundra. Des vallées violettes aux méandres profonds se sont ouvertes. Les escarpements accrochent la lumière sans cesse en mouvement. Un premier rayon court sur le sol où s’allonge l’ombre épaisse des rochers. Les herbes fument. La fourrure du loup fume. Son pelage éblouit comme la neige au soleil. Son oeil rouge s’enflamme. Il se lève lentement, abandonne l’os de caribou presque nu et s’éloigne. Il pique droit sur le Nord où demeure un reste de nuit laineuse.

Bernard Clavel – Maudits sauvages